Jo Privat l'accordéon roi du Balajo

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Marcel LOEFFLER et Mandino sur scène


SwingJO - Jo Privat - Marcel LOEFFLER et Mandino REINHARDT

Hé Jo ! : Le petit a grandi et il flambe !.

JO qui ne s'y trompait pas a un jour lancé alors qu'il entendait le jeune Marcel Loeffler jouer : « Il va flamber le petit ! »
Pour avoir eu le plaisir de causer Musique avec Marcel LOEFFLER, un gars adorable, je ne retire rien au texte de conclusion de mon pote AMATI et tant pis pour ceux qui ne font pas la différence entre Dinalie Mineure et la danse du tapis...
Pas la peine que je vous arrose plus longtemps avec ma prose, je joue en terrain conquis, Marcel, je suis fan et depuis longtemps.
Alors par pur souci d'objectivité, entendons-nous bien, je laisse causer mon pote AMATI :) :)

tony


Lames et cordes.
Programmé par l'association Horizon Guitare de Bourgtheroulde(27), le quartet mythique lames et cordes du Jazz Manouche brûle les planches de la salle Gilbert Martin :
. Aux fines cordes les frères Mandino et Soni Reinhardt, guitares Jazz Manouche
. Aux grosses cordes Guillaume Robert, contre basse
. Aux mille lames l'immense Marcel Loeffler à la boîte à punaises.

Sans Marcel !
Le set démarre humoristiquement sur « Je suis seul ce soir », sans Marcel ! L'humour et la bonne humeur seront une composante essentielle de cette soirée car le plaisir de se jouer se lit aussi sur les visages. Mais un monumental coup de larsen fusille littéralement le trio éphémère. La prise de son poisseuse vrille les précieuses esgourdes des musiciens et dope la calvitie de l'infortuné technicien du son. Le matériel préhistorique est très très fatigué et ... « il faut faire avec ». Les mimiques hillarantes de Soni témoigneront d'ailleurs les conditions difficiles de jeu sur scène.



Note Manouche revival :
Fort heureusement le coup de patte singulier de Mandino et la pompe efficace de Soni font mouche pour nous rassurer, l'ambiance de l'album légendaire « Note Manouche » est déjà restituée. La finesse du jeu de Mandino sur l'accompagnement léger et fraternel de Soni et Guillaume émerveille déjà.
Encore deux titres en hommage à Django, une « Montagne Sainte Geneviève » et « Coquette » plus vraies que nature pour faire monter la pression avant l'entrée en scène de Marcel. Mandino est en grande forme.
L'événement attendu arrive enfin, Marcel commence sur une interprétation en solo. La grosse claque musicale dès les premiers accords.


Registre bandonéon pour un hommage à Piazzola.
Marcel offre un « Intervienno » impressionnant. Sublime et éblouissant de beauté, de richesse et de sensibilité. L'accordéon devient orchestre, aucun effort n'est à fournir pour imaginer des parties instrumentales symphoniques finement restituées par les deux claviers de notre instrument préféré. Quelle belle introduction et quel beau moment de musique.(pourraient dire certains anciens Ministres de la Culture !)

Registre basson (institué par Gus Viseur).
Succède « Mire Pral » livré en Version Originale par Mandino son géniteur et Marcel à l'unisson sur l'exposé du thème. Le chorus inédit de Marcel contraste avec l'esprit classique de son intervention précédente. Le swing inonde l'assistance en immersion totale dans le Jazz Manouche. Les images du film « Swing » de Tony Gatliff (même prénom que notre taulier vous avez remarqué!) défilent dans nos têtes.

Registre swing américain :
Avec « Chicago » l'accordéon se substitue à un pupitre de cuivre imaginaire. Avec de brillants passages en accords, le jeu est exceptionnellement énergique, exitant même !

Ambiance intimiste...
Pour « Davïdo » belle ballade écrite par Mandino dédiée tendrement à son jeune fils. Marcel brille par la limpidité et la fluidité de son chorus. Ce titre permet de nous révéler le talent de Guillaume qui peut s'exprimer également durant un très beau chorus. Remarqué par Mandino dernièrement nous devrions retrouver Guillaume sur de futures prestigieuses scènes de Jazz.

Registre Musette parisien :
La valse Jazz Musette de qualité n'est pas oubliée avec un enivrant et époustouflant « Soir de dispute» L'ambiance des guinguettes du Paris d'avant guerre est fabuleusement restituée. Les fantômes bienveillants de Gus, Jo et Django hantent la salle.

New Musette inventé par Richard Galliano :
Adepte de ce style, Marcel a composé « Vision d'Automne ». Ce titre est interprété sobrement en duo avec Mandino. Les années de complicité musicale entre Marcel et Mandino sont démontrées par ce titre. Grand moment de Jazz durant cette soirée.

En cadeau :
Un merveilleux « Tears » une version également de référence. Un filet d'air suffit à Marcel pour nous émouvoir durant son chorus aérien survolé par la pompe plume de ses cousins de swing. Encore un temps fort en émotion !

Fort contraste ...
Avec le jovial « Tiger rag » interprété rageusement. L'accordéon de Marcel explose littéralement sous la folie des notes rigolottes cachées dans son soufflet magique .

« Choukar gaïga »
Belle composition de Mandino présente dans son dernier album. Cette fois les jolis violons sont interprétés sans violon ! La carte d'identité musicale de Mandino revisitée à l'accordéon pour notre plus gande joie.

« Place de Brouckère » est l'ultime livraison du quartet. Impeccable mise en place et chorus supersonique de Marcel pour sceller cette merveilleuse soirée riche en émotions musicales.
L'inévitable hymne manouche « Les Yeux Noirs » traditionnellement réservé aux fins de soirées Manouches réussies, Chouka Rati , offre à Marcel la possibilité d'accélérer encore sa vitesse de jeu aux limites du déraisonnable en lui permettant de délivrer ses dernières réserves d'énergie !


Sus à « la mitraille »
Que les déçus du cirque commercial de l'accordéon à vibration fluorescent se rassurent : L'accordéon de qualité existe et le succès de cette soirée le confirme. Monsieur Marcel Loeffler par l'intelligence et l'élégance de son jeu a émerveillé les sceptiques du piano à bretelles. La virtuosité permanente n'est pas une fin en soi et surtout pas une alliée de la musicalité.
Marcel Loeffler et Mandino Reinhardt l'ont compris depuis longtemps. Ce qu'il faut quand il faut. Leur musique respire. L'avalanche de notes peut surgir mais elle est toujours maitrisée. Elle est seulement utilisée pour être au service de l'émotion.
Ayant eu le privilège de converser sur ce sujet avec Marcel Loeffler à l'issue de cette soirée, j'ai parfaitement perçu le mépris de Marcel envers ce qu'il résume avec ses mots par le terme imagé et bien choisi « la mitraille ». Cette « mitraille » nuit à l'image de l'accordéon en tant que véritable instrument de musique. Jo a été le premier témoin et même victime de cette décadence.

SwingJo poursuit le combat idéologique de Jo Privat de Marcel Loeffler Marcel Azzola (même prénom vous avez remarqué aussi ?) et bien d'autres. Comme dit notre taulier adoré « le bar est ouvert à tous ici ». C'est une réalité vérifiable en consultant les forums du site. Les adeptes de « la mitraille» sont facilement détectables parmi les plus de 800 inscrits à ce jour. Des noms d'auteurs «de mitraille» fleurissent malheureusement dans certains posts. C'est ignorer ou oublier l'origine de l'existence de ce site.(lire ou relire la page d'accueil).
Grâce lui soit rendue : notre bon Tony ne censure rien. Il a peut être l'espoir secret de décrasser les cages à miel de certains en leur faisant apprécier et découvrir des musiciens tel Marcel Loeffler , étrangers à leur étroit paysage musical.
Ce serait déjà une belle étape dans la lutte pour la reconnaissance de l'existence de l'accordéon dans le monde la Musique (avec un « M » majuscule).

Bravo au quartet et « sus à la mitraille » !

Texte et photos AMATI



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Cet article a été écrit par tony {swingjo_pasdespam@apinc.org} le 16/05/2006