charlan |
Posté le: Ven Mai 21, 2010 9:07 am Sujet du message: Une interview de René Dessibourg |
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Bonjour les amis !
Voici une interview de René Dessibourg réalisée à son domicile de Saxon, le 21 juillet 1995, à l'occasion de la sortie de son dernier CD.
C : Souvenez-vous, il y a un peu moins d'une année, à l'automne dernier, René Dessibourg nous annonçait la sortie d'un nouveau disque. Eh bien, ce disque est paru puisque je vous l'ai présenté. Ça devait être en mars ou en avril dernier et René est là aujourd'hui, aussi pour nous en parler. Salut René !
RD : Salut Charlan !
Dis-moi, René, c'est vrai que nous avons un peu de retard pour parler de ton disque, mais lui aussi est arrivé en retard. Je crois qu'il aurait dû sortir pour Noël et puis...
Et puis..., tout était prêt. Mais c'est toujours la même chose. C'est sorti en fait au mois de février. Mais enfin, c'est sorti quand même, heureusement...
René Dessibourg, ce nouveau disque a pour titre " De Paris à Brasilia ". Il est différent des disques que tu as faits jusqu'à présent..., en quoi, dans le fond ?
C'est à dire que tout a été imposé par la maison qui m'a sollicité pour enregistrer ce disque.
C'est une compilation de succès que tout le monde connaît. Et puis, y a eu des difficultés en ce sens qu'il fallait calculer toutes les durées. Les titres, c'est à dire 3 titres ensemble, ne devaient pas dépasser trois minutes environ. Et puis le tout ne devait pas dépasser 57 minutes. Parce qu'il y a des nouvelles normes.
Et après il fallait travailler les enchaînements pour la question des gammes. Il ne fallait pas que ça jure. J'ai beaucoup travaillé à ça. Tout a été imposé, y compris les titres. Je n'ai pas pu choisir quoi que ce soit.
Dis-nous, René Dessibourg, si un accordéoniste désirait enregistrer un disque, comment ça marche ? Je veux dire, un disque qu'on puisse trouver dans le commerce...
Ben, ce n'est pas évident, surtout pour un disque d'accordéon. L'accordéon n'est pas à la une du commerce actuellement. Et pour enregistrer, actuellement, ça coûte cher. Et les maisons qui s'intéressent à faire enregistrer un disque d'accordéon ont des moyens, des budgets très limités. Mais ce n'est pas impossible. Il faut trouver la maison et ça, c'est difficile.
René Dessibourg, qui sont les musiciens qui t'ont accompagné pour ce disque ?
Il y a mon fils, Jean-François, qui vient d'obtenir son diplôme classique de piano. Il a fait Berkeley à Boston en section jazz. Il joue magnifiquement de la guitare basse. Alors, là je suis bien servi.
Il y a Didier Roussin, dit Buffalo, guitariste qui joue avec Jo Privat et qui est très connu dans le monde du jazz.
Et puis, à la batterie, un copain de Jean-François qui s'appelle Christophe Fellay et qui tourne aussi très bien dans le monde du spectacle. Jean Corti, qui a écouté le disque, m'a dit " Mais qui c'est ce batteur ? Dis donc, qu'est-ce qu'il joue bien, le mec ! " Tu sais comme on parle dans le milieu.
Et voilà, nous avons monté ça comme ça. Jean-François m'a fait piano et guitare basse. Et en plus, j'ai fait, au synthé, vibraphone et violon. Ca donne un enregistrement assez équilibré, assez rond, qui est agréable.
Les séances d'enregistrement, c'est quelque chose de pénible ?
C'est plus que ça. C'est une étape que je compare à... Que je ne peux comparer à rien, tellement c'est difficile. On a enregistré les quarante-huit titres entre 13 h 30 et 21 h, le même jour. Nous avons dû reprendre un petit peu, mais nous étions bien préparés.
D'ailleurs le soir, quand on a eu fini la séance d'enregistrement, je suis rentré ici au village. Et je suis allé boire un petit canon avec Didier Roussin. La patronne du bistrot me dit " Mais tu sors d'où toi ?" " Ah, j'y dis, du studio !" Elle me dit " Mais, on croirait que tu sors du bagne ! " C'est vrai, c'est horrible. Ca coûte tellement cher, les maisons sont tellement limitées dans les frais qu'elles sont très strictes. Il faut être prêt, sinon, tu ne fais rien.
Et aujourd'hui, on devrait trouver ce nouveau disque de René Dessibourg dans les commerces spécialisés, dans les grandes surfaces ?
Je sais qu'il y en a dans les grandes surfaces, dans les commerces de disques.
Et je crois que tu es en train de nous préparer quelque chose ?
Oui, comme l'enregistrement a bien marché, la maison de disques m'a dit qu'on pourrait continuer. Mais, j'ai aussi dit que j'avais quelque chose de personnel à mettre en valeur. Alors je pense que la prochaine fois ce sera un double CD, avec une compilation comme ça a été fait cette fois avec aussi de la musique à moi.
Et avec Léo Devantéry, y a quelque chose en route aussi ?
Avec Léo Devantéry, nous venons de finir d'un double CD aussi. Il a fait une compilation des ses anciens succès. Il y a des nouvelles musiques aussi. C'est prêt.
Nous allons partir en croisière. Alors ça, c'est quelque chose de formidable, quoi. Grâce à des émissions de télévision que nous avons faites. Nous allons partir en Méditerranée. C'est quelque chose qui est très agréable, parce que c'est la récompense, c'est le fruit de notre travail.
Léo Devantéry, disons-le pour les auditeurs neuchâtelois qui ne le connaîtraient pas, est un chanteur valaisan...
... un chanteur, valaisan, mais qui a émigré depuis très longtemps dans le Canton de Vaud. Il habite Montreux.
Eh bien, merci René Dessibourg, de tes explications mais, avant qu'on ne se quitte, tu as un petit mot pour les copains de La Chaux-de-Fonds, les copains neuchâtelois...
Je pense à eux très souvent. Quand je vais dans cette région, je me dis " Dire que j'y ai vécu la moitié de ma vie dans les Montagnes neuchâteloises ". J'ai toujours une pensée affectueuse pour cette région qui m'a beaucoup apporté. C'est une région accordéon.
Merci beaucoup René, à bientôt j'espère, adieu !
Adieu Charlan. Merci chers auditeurs, à bientôt !
Et voilà... Aujourd'hui, René est bien malade. A tel point qu'il est dans une maison de retraite à Saxon. Il ne joue pratiquement plus...
Merci de votre attention, à bientôt !
Charlan |
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