SwingJO

[dewit]

re bonjour les Pralos,

Je reste interessé par la fonction première de la musique à Jo qui était de faire danser.
En dehors du fameux Balajo et des galas dansants. Acceptait de donner des concerts où on ne venait que pour l'écouter ou jouait il systématiquement face à une piste de danse peuplé de danseurs ?

Dewit

[jc-erard]

Salut Dewit,
a ce que j'avais lu, on était venu le chercher afin de donner un "concert" pour une seule personne un soir dans un claque, mais ou, quand et avec qui je ne me rappelle plus.....
Notre Tôlier pourrait certainement t'en dire plus.....
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[amati]

Salut dewit,

Bonne question pas anodine,
je me la suis également posée pour d'autres accordéonistes contemporains de Jo.
A l'époque j'imagine mal "d'aller écouter un accordéoniste " ... sans danser.

Aujourd'hui c'est possible mais c'est peut être pas si vieux et c'est un bel indicateur (je viens d'être audité Qualité ça déforme ) d'évolution de l'instrument dans l'estime des mélomanes.
Tony devrait bien avoir une réponse à "notre" question et s'il ne l'a pas
il saura bien où la trouver ...


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Je suis super fatigué.
C'est comme être fatigué mais avec une cape.

[Max MARCILLY]

Salut à tous,

Je crois qu'il y a eu quelques concerts Paris-Musette, peut être qu'il y a participé ?

Enfin ceci dit, le bon swing musette comme je l'aime, celui de Gus Viseur, celui de paris-Musette, ce musette là n'a jamais remporté un très grand succès des danseurs. Les tempos sont trop rapides et celà ne plaisait qu'à ceux qui savaient danser la toupie et ils n'étaient guère nombreux.

Alors si un jour cette musique devient une usique de concert, tant mieux au moins on l'entendra jouée. Gus Viseur n'a pas eu la carrière qu'il aurait mérité par ce qu'il ne plaisait pas trop aux organisateurs de bals. Et je crois que l'on peut dire que beaucoup d'accordéonistes de la grande époque se plaignent de ne pas avoir pu enregistrer la musique qu'ils auraient voulu jouer. D'ailleurs les bons disques dans ce style ne sont pas légion, trois ou quatre CD publiés pour Gus Viseur en sachant qu'il en reste sans doute qui ne seront pas publié avant une vingtaine d'années le temps que les droit d'éditions tombent. ça fait quand même pas bésef pour un musicien de cette importance.

Amicalement MAX
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! Stage accordéon et jazz manouche - 26 et 27 Septembre 2010 !

Les Misters de Paris, quartet de swing manouche avec accordéon

[dewit]

Quelqu'un peut il m'en dire plus de cette fameuse toupie qu'avait d'ailleurs mentionnée Claude Dubois (un pote à Jo Privat) dans une fort instructive visite guidée sur les traces des anciens bals musettes de Bastille ?
Il semblerait que les plus habiles pouvaient danser la toupie sur une table de bistrot ce qui provoquait l'emerveillement de tous.
Pour info et sur un autre registre, il avait mentionné que la boisson consacrée du Bal musette était le Diabolo (voire les cerise au kirsh). une info dont je vous faisz part

Dewit

[Pascal]

Salut à tous

C'est marrant, dès qu'on parle de Gus Viseur, ça me chatouille et je suis obligé de la ramener...

Est-ce que nos virtuoses préférés donnaient des concerts ,,non dansant"? Eh bien non car ce n'était tout simplement pas le genre de l'époque ni de la classe sociale à laquelle ce genre de musique était adressé. Je m'explique :

En gros on peut diviser les genres musicaux en trois catégories. (En langage moderne : cible marketing) Pour la bourgeoisie il y avait les concerts de musique dite classique. Musique que l'on écoute assis en essayant de se taire et de jouer au mélomane averti.

En descendant la pyramide sociale, on arrive aux thés dansants. Là il y a aussi des musiciens qui jouent des mêmes instruments mais ils jouent de la musique plus « abordable » (maintenant on dirait du «Easy listening») et le public peut danser. Cette catégorie a été aussi prolongée pas les orchestres et autre musiques municipales qui jouaient régulièrement dans des kiosques qui étaient dressés aux abords des lieux de promenades. Là aussi on pouvait écouter mais aussi danser. Cette catégorie était aussi ouverte à celles ou ceux qui «poussait la chansonnette»

On arrive au dernier au dernier étage de notre pyramide sociale, celui qui nous intéresse le plus sur ce site : le bal populaire. Rien que le nom indique déjà à quelle hauteur on se situe dans la pyramide : en bas. C'est là aussi que le public est le plus nombreux. Dans les bals on peut être assis mais aussi fumer, danser, causer, gueuler, rouler des mécaniques, porter la casquette de travers, faire le beau (la belle), jouer à être vu(e) et même à l'occasion se foutre sur la gueule. Tout est permis et l'orchestre continue de jouer, imperturbable. L'orchestre? Ah oui j'allais oublier. On y jouait aussi de la musique. Oh bien sûr ce n'était pas la même musique que celle des deux premières catégories décrites plus haut. Non, il fallait un petit nombre de musiciens capables de faire danser toute une salle. Ce qui me fait dire que dans la polulasse, on peut aussi avoir le sens de l'économie avec un grand É. Comme les musiciens étaient peu nombreux et qu'il fallait jouer fort car il n'y avait pas encore d'amplification, on a donc fait appel à des instruments capables de jouer fort : guitare qui pouvait être troquée contre un banjo et bien sûr l'accordéon. Accordéon auquel on à rajouté une deuxième voix légèrement désaccordée par rapport à la première dans le but de jouer plus fort : c'est le registre musette.

Plus tard quand l'industrie phonographique est apparue, les vedettes des ces bals populaires on pu acquérir une grande notoriété. D'Émile Vacher à André Verchuren, ils ont été nombreux à devenir connus. Et c'est peu dire ! Je crois savoir que notre Verchu national a vendu plus de disque que Johnny Halliday... Tous deux d'origine belge d'ailleurs. Et la qualité dans tout ça ? Ben moyenne, très moyenne dans certain cas. Je ne citerai pas de nom mais pour paraphraser Michel Audiard on pourrait dire : «Les prolos, ça achète tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît.»

Alors dans ces conditions, aller écouter un accordéoniste assis sans pouvoir danser, ce n'était franchement pas le genre de la maison. Ou plutôt si: Après la deuxième guerre est apparue une troisième catégorie bis à notre éventail musical : le Jazz. Musique que les ricains ont apportés dans leurs valises et qui à laissé des traces particulièrement en France. Le jazz se jouait dans les caveaux enfumés dans lesquels ont pouvait danser mais aussi rester assis en écoutant. C'est là qu'on excellés nos Django Reinhardt, Stéphane Grappelli et autre Gus Viseur pour ne citer qu'eux. A noter que le jazz a quand même réussi à couvrir un éventail de couches sociales très large : du Dixieland pour les ouvriers au free jazz des intellos parisiens, ça couvre pas mal de monde.

J'arrête ici mon cours non exhaustif d'histoire de la musique, car je suis sûr que nous avons des pointures sur ce forum qui pourront compléter mon propos.

P.S.

[tony]

Salut les potes,

[jc-erard]

Salut les Pralos,
j'avais écrit :

[Pascal]

Merci JC pour ce moment d'Histoire. Mais ça confirme quand même ce que je pensais: notre tôlier n'y était pas!!! (Ouf, on a eu chaud)

C'était quand même torride et ça confirme un vieux proverbe: La musique mène à tout, même au claque. Alors Messieurs, travaillez et astiquez votre instrument avec assiduité, vous aurez peut-être à le sortir un beau soir.

Cela dit, ton feuilleton est quand même un petit peu construit sur le modèle des séries amerloques: dès qu'il se passe quelque chose d'haletant, PUB!!! Ici en l'occurrence: fin de message... Mais bien sûr on ne t'en veut pas. Ceux qui veulent savoir, y z'on qu'a acheter le bouquin !

Bonne soirée à toutes et à tous