SwingJO

[myles]

salut

qui peut m'expliquer l'origine de cette piece du maitre, flambee montalbanaise, et le titre.

[stoche]

Salut myles,

Composée en 1940, c'est un souvenir d'exode de Gus Viseur, plus précisément celui de la ville de Montauban enflammée par un bombardement...

A+
stoche
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"Le rythme musical du tambour en mode lavage m'intéresse beaucoup."
Jacques Rémus, créateur de "L'ensemble des machines à laver musicales"

[Pascal]

Merci Stoche pour l'info. J'ignorais tout ça...
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Il est quelquefois préférable de ne pas savoir ce qu'on dit que de dire ce qu'on ne sait pas.
Pierre Dac (1893 - 1975)

[dewit]

Meme que pendant l'occupation la tatave, Gus Viseur aurait pas eu trop de scrupules a jouer davnt les officiers nazis.
Il fut pour cela condamné à la Libération et contraint, je crois bien, à l'exil aux stazunis.
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Musette is not dead, it just smells a bit funny

[amati]

Au Canada ??? plutôt qu'aux US non ?
puis après il a tenu un magasin de musique au Havre.
Son filleul un fameux accordéoniste vit encore au Havre.
Un de mes amis a beaucoup joué avec lui et m'a rapporté quelques anecdotes croustillantes sur cet incoyable personnage cocasse qu'était Gus.
Il avait exactement la même philosophie que Django.
Détaché de tout et vivant au gré du vent et de son bon vouloir... façon Django.
Pendant une période de sa vie il n'avait même plus d'accordéon. on lui en prêtait un de temps en temps pour pouvoir l'écouter.

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Je suis super fatigué.
C'est comme être fatigué mais avec une cape.

[dewit]

Tu es mieux informés que moi, cela doit en effet etre au Canada.
Maintenant que tu nosu a alléché peux tu nous narrer quelques anecdotes truculentes de la vie du Tatave ?
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Musette is not dead, it just smells a bit funny

[amati]

Narrer est un bien grand mot.
C'est du réchauffé de deuxième main qui vaut c'que ça vaut.
J'ai tenté de rencontrer son filleul mais son état de santé n'est malheureusement pas top et les dernières nouvelles n'étaient pas fameuses.

J'ai souvenir d'une anecdote sur la demande de naturalisation
de Tatave qui a spectaculairement échoué suite à sa violente colère quand l'officier d'état civi français lui a demandé de règler les timbres fiscaux !
On reconnait bien l'esprit rebel de Django, anti-conformiste et pas concerné par les lois stupides des gadjés.

Durant la guerre il y a eu quelques embrouilles de marché noir de contre bande de clopes : Tatave passait les cartouches de cibiches... dans son biniou !
Il s'est évidemment fait gauler !! la cachette était un peu naïve ...
à la Django façon grand ado pas fineau.

Tatave laisse le souvenir d'un exceptionnel musicien incompris à son époque par un public complétement hermétique à ses harmonies complexes et intelligentes et vraiment novatrices sur notre instrument.
Il en a souffert et n'a pas toujours été diplomate ... quand ça le gonflait il pliait son biniou et adieu la musique... inutile de préciser qu'il n'avait
plus beaucoup de potes chez les tourneurs.
Façon Django qui se pinte avec Cerdan quand The Duke l'attend sur scène chez les yankees...

Gustave Viseur serait-il né trop tôt?
La comparaison avec le génie de Django n'est vraiment pas usurpée
quel dommage que nous n'ayons pas plus de témoignages sonores
immortalisés dans la cire.


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Je suis super fatigué.
C'est comme être fatigué mais avec une cape.

[Max MARCILLY]

Salut les gars,

Puisque nous voici parti sur une discussion musicologique, une question me turlupine.

Pourquoi la partition de la flambée est elle en do mineur alors que Gus Viseur à ma connaissance l'a enregistré deux fois en si mineur ?

Amicalement MAX
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! Stage accordéon et jazz manouche - 26 et 27 Septembre 2010 !

Les Misters de Paris, quartet de swing manouche avec accordéon

[Pascal]

Tatave au début des années trente
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Il est quelquefois préférable de ne pas savoir ce qu'on dit que de dire ce qu'on ne sait pas.
Pierre Dac (1893 - 1975)

[Pascal]

Je ne sais pas si c'est bien, de reproduire ce texte. Je cite l'auteur, si il y a un problème, je le retire.

Gustave-Joseph Viseur naît le 15 mai 1915 à Lassines, province de Hainaut, en Belgique wallonne, Son père, marinier, taquine l'accordéon en amateur et verrait bien, au moins un de ses trois enfants devenir un "as du lampion". Il paye donc des cours aux deux aînés. De nombreuses leçons plus tard, les deux futurs génies ne semblent toujours pas jaillir de la lampe merveilleuse. Par contre, Gustave, le benjamin, qui assiste aux cours "en candidat libre", paraît avoir absorbé goulûment tout ce que les frangins avaient, il faut bien le dire, du mal à avaler. Nous sommes en 1921. Un an plus tard, la famille Viseur avait quitté la Belgique pour jeter l'ancre au bord de la Seine.

Après ces fulgurants débuts en autodidacte, le jeune Gustave se voit, à son tour, confié aux bons soins d'un professeur de Suresnes. Il apprend non seulement à jouer parfaitement mais aussi à lire la musique, contrairement à ce qu'il affirmera tout au long de sa vie professionnelle.
Vers l'âge de huit ans, il joue déjà dans un petit orchestre, le Jojo-Jazz, où l'on trouve, outre deux accordéons tenus par Viseur père et fils, un banjo-mandoline et le sempiternel "jazz-band".

Après la mort de son père, Gustave, pour subvenir en partie aux besoins de sa famille, joue sur les foires et les marchés de la région parisienne. Plus tard, il quitte la rue et commence le métier pour de bon, se produisant au hasard des cafés de Belleville et de Ménilmontant. Viennent ensuite les premiers bals musette. D'abord le Bal Pouyet, futur Petit-Balcon, passage Thiéré, le Canari, dancing du Faubourg Montmartre, où il sera le partenaire de Jean Vaissade, puis le Petit-Jardin, repaire de truands mais aussi des guitaristes manouches où tons les bons accordéonistes, d'Émile Vacher à Armand Lassagne en passant par Jo Privat, ont fait leurs "uni-versités". Plus tard, il fera danser au Bal Myrrha, au Bal Tholozé ou au Bal Polonceau.

Dès 1933, le jeune Viseur, que l'on commence à surnommer "Gus", se prend de passion pour ce que l'on appelait alors le Jazz-hot. Il fréquente régulièrement Charley Bazin, accordéoniste "franc-tireur" de trois ans son aîné, avec lequel il partage un goût certain pour l'improvisation et une chambre minable où l'un couche sur le sommier, l'autre sur le matelas. Tous deux refusant les concessions "n'en jouent qu'à leur tête", au grand dam des patrons de bal qui ne se gênent pas pour les mettre à la porte plus souvent qu'à leur tour. Ces débuts quelque peu chaotiques n'empêchent pas la réputation du jeune Viseur d'aller croissant. D'ailleurs, le virtuose Médard Ferrero, impressionné par son jeu véloce et peu orthodoxe, l'a engagé comme partenaire au sein de son groupe, Médard Ferrero & ses Clochards. Sous cette peu flatteuse "appellation incontrôlée", on peut entendre Viseur tisser de forts jolis entrelacés derrière les traits acérés du flamboyant Médard. A cette époque, le tango est à son apogée et Viseur s'initie au bandonéon. Il en jouera au sein de la formation de Ramon Mendizabal. Auparavant, il se produit au côté de Louis Ferrari dans les cabarets du quartier de Pigalle, tels l'Ange rouge ou le Chantilly. Certains soirs, "maman Viseur" ne manque pas de venir, plus ou moins discrètement, surveiller les faits et gestes de son rejeton qui, il est vrai, n'a que dix-sept ans. C'est dans ces hauts lieux de plaisir que Gus, au contact des musiciens venus de tous les horizons et en particulier des guitaristes manouches, Django Reinhardt en tête, se convertit au jazz.

En 1937, il grave quatre titres sur Pagode en compagnie d'une formation un peu "lourdingue". Y figurent deux standards américains, Dinah et Some of these days, dans lesquels il est clair que, sans posséder toutes les clés du jazz, "on sent Gus pointer son Viseur". Mais il faudra attendre encore un an pour que se profile le jazzman confirmé.

Viseur entre bientôt au Hot Club de France et sera, hormis Louis Richardet, le seul accordéoniste à enregistrer du jazz avant la guerre. L'embellie durera jusqu'à la fin des années quarante.
Dans l'histoire de l'accordéon, Gus Viseur demeure un artiste de premier plan. Il s'affirme déjà, durant les années trente, comme un accordéoniste de jazz totalement abouti, pratiquant l'improvisation avec un art consommé. Les États-Unis, grande patrie du jazz pourtant, n'ont pas encore leur Art Van Damme . Et ce n'est que de loin en loin que Bus Moten, chez son oncle Benny , ou "Cornell" Schmelzer, chez Duke Ellington , laissent entendre quelques mesures d'accordéon syncopé. Mais, de part et l'autre de l'océan, personne ne se connaît. C'est donc paradoxalement en France que la première forme d'accordéon-jazz à part entière va se développer. Gus Viseur s'imposera comme le chef de file et sera, pour l'accordéon, ce que Django Reinhardt sera pour la guitare. De ce fait, il produira de nombreux swings, suivi de près par Charley Bazin, Tony Murena el Jo Privat. Avec eux, il va très largement contribuer à ré-volutionner la valse musette. "La lame entre les dents", il saura puiser son inspiration à la veine manouche pour écrire ses plus belles valses dont certaines deviendront des standards.

A partir des années cinquante, le swing passera de mode, cédant le pas au rock'n roll. Quelques "escapades" exceptées, Gus Viseur se tournera vers un répertoire plus "convenu" pour une clientèle populaire de plus en plus matraquée par les médias grandissants, et devenue moins exigeante. Radios, télés, galas et tournées (notamment aux États-Unis et au Canada où il séjournera assez longtemps) jalonneront une carrière déjà bien remplie. Le 25 août 1974, bien trop tôt à notre goût, Gus Viseur, "Tatave" pour les amis, s'éteindra à l'âge de cinquante-neuf ans.


(De g. à dr,) : Gus Viseur, Maurice Speileux, Matelo Ferret, André Luis, Sarane Ferret et prob. Boris Sarbeck. (Fin des années trente)

CRÉDITS
Nos remerciements à Alain Antonietto, Roger Argaillot, Eugène Baboulène, Philippe Baudoin, Jacques Bourgeois, Olivier Brard, Dominique Cravic, Jean Colombo, René "Didi" Duprat, Michel Esbelin, Daniel Fussy, Valérie Guérouet, Madeleine Juteau, Philippe Krüm, Pierre Laffargue, Jo Milgram, Robert Pernet, Jo Privat, Lionel Risler et Kalunam Tenem.

Nos remerciements les plus vifs à Mesdames Josette Baselli et Jeannette Viseur pour leur aide et leur gentillesse.
Enfin saluons l'efficacité de Lionel Risler pour le travail qu'il effectue sur des pièces qui ne sont malheureusement pas toujours dans un état optimum.

Didier Roussin
Frémeaux et associés, 1993
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Pierre Dac (1893 - 1975)

[Pascal]

Aller, encore une petite pour la route...



J'ai compté 8 rangées à la main gauche Je n'ai pas vérifié si on avait déjà ça dans un sujet. Max en saura certainement plus.

Au fait, quelqu'un connait ce Morino ?
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Pierre Dac (1893 - 1975)

[sergio33]

Salut a tous
Max,pour la Fambée Montalbanaise en Si m,je pense que c'est a cause des enregistrements de l'epoque un peu ralenti bien que d'apres un pote qui a connu Viseur,Murena et d'autres,il n'avait aucun probleme pour transposer un morceau (Il m'a raconté que Viseur et Murena quand ils jouaient ensemble se tiraient la bourre et n'arretaient pas de changer de tonalité pour (Essayer de) planter l'autre,il y avait beaucoup de rivalité entre ces 2 la en particulier ...)
Sergio

[Pascal]

Je confirme. J'ai plusieurs enregistrements de "Passion" et Tony Murena la joue toujours une tierce mineure plus bas, ce qui donne un Fa#m. Et là, on ne peut pas parler d'enregistrement ralenti, ce serait un trop grand hasard...

J'ai ma petite idée sur la raison pour laquelle Tony Murena a baissé la tonalité à l'enregistrement: cela lui permettait de rajouter des variations sans pour cela aller dans le trop aigu. J'ai essayé de jouer "Passion" avec les variations (presque) comme Tony, et bien le son devient franchement trop aigu, tandis qu'un tierce plus bas, tout sonne merveilleusement.

Juste une cogitation de ma part...
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Pierre Dac (1893 - 1975)

[sergio33]

Oui,Gus Viseur n' a pas été contraint de partir au Canada ou aux States pour avoir jouer pour l'occupant,il a suivi les conseil de son gendre Joss Baselli (Je vous conseille a cette occasion d'ecouter son cd de bossas ,surtout ses chorus,des années 60 réedite d'apres un disque introuvable qui valait + de 3000 FF !!!).Par ailleurs je ne vois pas comment les artistes de l'epoque ne pouvaient ne pas jouer pour les occupants.Ou ils jouaient ou pas ...Je pense que les bals dit "interdits" ne devaient vraiment pas etre tres nombreux a cette epoque
Sergio

[dewit]

Selon moi le problème ethique n'était pas de jouer en effet devant des occupants mais plutot de jouer dans des établissements reservés aux seuls occupants.
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