jc-erard Membre actif

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Posté le: Mer Juil 27, 2016 4:55 pm Sujet du message: Pierre OMER swing rock |
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Salut mes Pralos,
je vous fais partager un article swing.....
le journal Tribune de Genève a écrit: | Pierre Omer. Un petit air de Louisiane, même imaginaire, et «pas orthodoxe», qui convient au chanteur genevois. Par Fabrice Gottraux
08.07.2016
Un dandy. Un esthète. En apparence: poil fin, costard ajusté. En musique: son rock sur rythme swing, syncope afro-américaine revisitée garage. Le populaire avec le savant, la boue matricielle avec le raffinement des salons.
Ainsi va Pierre Omer, Dead Brothers depuis 1996, devenu chanteur solitaire de blues et de folk vingt ans plus tard. Avant d’embrasser, en 2013, le rôle-titre d’une Swing Revue tournée vers le sud des Etats-Unis. Mais un sud fantasmé, à cheval sur les continents. Y compris Genève, où Pierre Omer développe son art particulier. Ce vendredi soir, l’homme et sa clique, batteur, bassiste et trompettiste, s’en viennent jouer au parc La Grange. Swing donc. Mais attention: pas de «vieux style» ici. Le fond est rock, le cliché n’est pas de mise. Le diable reprend ses droits…
«Musique joyeuse d’une époque sombre», le swing est né dans la descendance des esclaves noirs. «A La Nouvelle-Orléans, raconte Pierre Omer, parce que c’était la seule ville où il leur était permis de jouer.» 1900, Congo Square, lutter pour sa mémoire culturelle. Les gammes européennes tempérées, réaccentuées pour la danse, deviennent syncope.
De l’histoire, voilà qui captive Pierre Omer. Mais une histoire comprise à l’instinct: «Le swing, on s’en empare sans orthodoxie.» Pas de revivalisme, donc. Mais un regard porté sur le monde des musiques, ses marges surtout. Les freaks: voilà qui sied à Pierre Omer. Un exemple? Cab Calloway de Chicago, père des zazous, chanteur swing fameux qui n’en mettait pas moins des paroles gothiques dans ses chansons. Le Golden Gate Quartet aussi, mais dans les années 30, quand les as de la variété vocale inventaient le rap avant tout le monde. Pierre Omer les adore. On traverse l’océan. On retrouve le Vieux-Continent. Freaks d’Europe, Siouxsie and the Banshees ou Talk Talk font l’affaire. Ils sont géniaux. Et fous. Comme Lalla Morte, danseuse illusionniste également fakir: «Elle se vautre dans le verre pilé, tourne sur les fesses, se couche dedans», se réjouit le père Omer.
Lalla et ses tessons glorieux seront là vendredi pour affiner la Swing Revue. On s’en réjouit. Pierre Omer sourit. Déranger, voilà qui contient un certain plaisir. «Comme j’ai plaisir à raconter que j’ai fait la bande-son pour une lanceuse de couteaux.» N’est-ce pas postural, mis en scène? Pas faux, certes, et alors? On peut rêver de figures rocambolesques à la Tom Waits, à la Dr John. Oui, tant que c’est assumé. Comme on rêve encore de ce décor, La Nouvelle-Orléans, «féerique pour la culture». Même vu de Genève? «Vu de partout.»
Géographie et métissage. Notre homme est né à Londres, père anglo-indien, mère suisse. Arrivé à Genève en 1976. De ses origines mêlées, Pierre Omer garde la collection de 78 tours de son grand-père indien, transe qawwali et musique hindustani. Egalement le souvenir – précoce – du studio des Kinks, près du domicile familial. Kinks, Beatles: romantisme anglais, introverti, spleen. Versus les musiques populaires américaines, ancrées, terriennes, jazz, blues. Pierre Omer, depuis toujours, navigue entre les deux, se construisant à son tour, comme Bizet avec l’Espagne de Carmen, comme le guitariste classique Léo Brouwer avec Cuba (une merveille apprise au Conservatoire), une identité personnelle en «effet miroir». «Avoir des origines diverses, je le vis comme une énigme plus qu’une clé pour se situer dans le monde.»
Pierre Omer - Swing Revue, Scène Ella Fitzgerald, parc La Grange, ve 8 juillet, 20 h 30, gratuit. Infos: musiquesenete.ch (TDG)
(Créé: 07.07.2016, 19h28) |
Source : http://www.tdg.ch/culture/musique/pierre-omer-swing-corps/story/30788296
la Bise _________________
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