SwingJO

[Barbé]

Extrait de Jazzhot n°591

(...)

Il y a eu aussi l'hommage à Jo Privat?

Oui,Patrick Saussois a demandé la collaboration de quelques jeunes et de quelques moins jeunes dont je fait partie.C'était très gentil de sa part.Cela m'a permis de jouer avec Stan Laferrière.Il est super doué ce môme et adorable en plus.C'est vraiment un excellent musicien,oh là là,il joue bien de la batterie,bien du piano,parfait!Et aussi avec Dany Doriz,qui est une merveille de musicien,comme toute son équipe.Il est sensible à mille choses.Humainement et musicalement,il a cet amour du jazz à danser.J'aime aussi le jazz à écouter,j'aime bien les choses écrites.C'est le cas avec Dany Doriz,des "spéciaux" bien écrits,bien mis en place,ça fait du bien.Le morceau que j'ai joué,c'est Patrick Saussois qui l'a composé,moi j'ai participé,il m'a donné la partition et m'a dit:"fait ce que tu veux avec!".Je n'ai pas changé grand chose,sauf une petite intro à laquelle il avait pensé lui-même,mais sans me le dire.C'a été une vraie collaboration.

Vous qui avez très bien connu Jo Privat,parlez nous de lui.

Oh,c'ètait un personnage unique.C'était Jo,quoi!Que dire de lui?J'ai vécu dans son sillage,quand j'avais 20 ans,avant ou aprés mon régiment,je ne sais plus.C'était quelque chose de très intense.A l'époque,le milieu dans lequel l'accordéon évoluait était assez particulier.C'était encore "si tu ne bois pas ,tu n'es pas un homme".J'ignore si c'était pareil chez les pianistes,les flutistes ou les violoncellistes.Chez nous,les accordéonistes,un homme devait d'abord tenir le coup à la boisson,ensuite faire travailler une ou plusieurs gonzesses.

Vous voulez dire que les accordéonistes ètaient à moitié proxénètes?

Oui,j'ai vu la fin de cette époque.

Mais Jo Privat,lui,ne l'était pas?

Il l'a fait un petit peu.Il a tâté un peu de la chose,pourrait-on dire(rire),mais il ne s'est pas trop laissé enrôler la-dedans,parce qu'il avait sa musique,son instrument,ses compositions,et qu'il était déjà lui même.A 20 ans,c'était déjà son personnage,quand Jo France était le patron du Tabarin et du Bal à Jo(c'était son bal à lui,pas à Privat)

Roger Paraboschi nous avait déjà raconté(Jazzhot n°573)que "Balajo"n'avait rien à voir avec Jo Privat...

C'est exact,c'est une coïncidence.Jo Privat a été engagé,par hasard,par Jo France,au Balajo.La coïncidence de Jo et de Balajo,ça sonnait bien.L'endroit était magique.Mon père voulait me faire entendre tout ce qu'il y avait d'accordéonesque dans la région.Avant guerre,on sillonnait la banlieue parisienne à vélo.On s'est retrouvé aussi bien à la Boule noire où jouait Mimile Prudhomme qu'au Mirliton où il y avait Tony Murena.C'était avant la guerre(après guerre ,j'étais piégé,je n'avais plus le temps d'allez voir les autres,puisque j'ai commencé le métier à l'âge de 11 ans).Le Balajo, pour moi, c'était comme New York pour la plupart des touristes.J'ignore le nom du décorateur,mais c'était un décor extraordinaire.Ce mur ,c'était magique.Il y avait le balcon,où on accédait par l'échelle,ce que j'ai fait puisque j'ai remplacé plus qu'une fois.Pour moi qui étais môme,c'était le paradis.

A quoi attribué-vous le fait que Jo Privat ait maintenu un accordéon de qualité dans une période où ce n'était pas toujours le cas?

Oh,il y a eu aussi des gens de qualité à son époque.Il y avait Gus Viseur,il y avait eu Médard ferrero,Marceau,Charley Bazin,dont on parlait moins.Jo Privat,vous savez,a fait ses classes,donné ses preuves de musicien dans des compétitions,gagné des concours.Même si les gens des jeunes générations critiquent les concours,c'est bien pour l'émulation,ne serait-ce que pour se motiver à préparer quelque chose.Sinon,on peut être doué et se laissé aller,ce qui est souvent le cas.Il a travaillé son instrument comme il faut le faire.Il n'est pas passé au travers comme on pourrait le croire.Il avait travaillé avec la méthode Carpentier,une méthode de pianiste.C'est une légende,vous savez, les gens qui disent,il joue naturellement,il ne travaille pas son instrument...Son professeur s'appelait Paul Saive.C'est le prof que j'ai eu à mes débuts et qui ne m'a pas convenu du tout.Un désastre.

Racontez nous cette expèrience.

J'ai passé six moi chez Paul Saive.En six mois,on n'apprend pas grand chose.Pour moi,ç'a été vraiment nul.Paul Saive,paraît-il,était un bon prof.pour les autres,pas pour moi.Je le lui ai dit un jour chez un fabricant d'accordéons.il me voit,me dit:"Ah,c'est vous le Marcel Azzola".Je lui ait répondu:"Oui,mais ce n'est pas grâce à vous".Je n'ai pas pu m'empêcher de le lui dire,car je garde un très mauvais souvenir de lui.

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Mis à part ça la vie est belle et c'est tant mieux

[amati]

"Oui,mais ce n'est pas grâce à vous"."
MOUARFFFFF!!!

Merci barbé pour ce témoignage intéressant.

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Je suis super fatigué.
C'est comme être fatigué mais avec une cape.

[amati]

Je reprennais simplement la phrase finale de mossieur Marcel AZZOLA
qui ne doit rien à ce vilain prof c'est tout !

J'aime bien mossieur Tchavolo

Bonjour à Maurice Benhaoui et à son chauffeur de taxi
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Je suis super fatigué.
C'est comme être fatigué mais avec une cape.